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jeudi 18 décembre 2014

Stéphane Bern a accepté de se livrer dans un documentaire touchant, sur France 2.


Stéphane Bern a accepté de se livrer dans un documentaire touchant, sur France 2. 

INTERVIEW - Alors qu'il vient d'être fraîchement élu animateur préféré des Français par les lecteurs du "Journal du dimanche", Stéphane Bern est le héros de "Ma vie est une fête, un tourbillon", le documentaire que France 2 lui consacre ce vendredi. Ou comment un animateur longtemps traité de "has been" est devenu le chouchou des Français.

 France 2 diffuse un documentaire sur votre vie au moment où vous êtes élu animateur préféré des Français par les lecteurs du JDD. C'est la consécration ?

Je suis le premier surpris. C'est un peu l'histoire d'une métamorphose : au moment où je finis par m'accepter, j'ai le sentiment que les gens se sont habitués à moi. Mais ça m'a beaucoup touché, plus que je n'ose l'avouer. C'est comme si les gens me disaient "On t'aime". Et moi je ne suis pas quelqu'un à qui on a beaucoup dit qu'on l’aimait.

Pourquoi avez-vous accepté de vous dévoiler autant dans un documentaire ?
Je ne sais pas, peut-être parce qu'on fait un métier assez impudique et que je suis arrivé à un moment de ma vie où j'ai envie qu'on me comprenne. Et puis, vous savez, on me l'a gentiment demandé, et comme je ne sais pas dire non... J'ai juste accepté une condition : je voulais quelque chose de vrai, de naturel, et tant pis si je ne suis pas le plus beau.

Le résultat vous a-t-il plu ?
Oui, même si le côté intime, larmoyant me dérange un peu. Je n'aime pas voir les moments d'émotion. C'est aussi étrange de voir sa vie réduite car des pans entiers de mon existence ont disparu comme sur le Luxembourg, ou sur mon engagement politique quand j'étais militant royaliste. Mais au fond, ça explique bien qui je suis.

"Je n'ai jamais voulu être célèbre, c'est la contrepartie de mon métier"

Un documentaire de France 2 sur un animateur de la chaîne, n'est-ce pas un peu "too much" ?
Ce n'est pas moi qui l'ai demandé. Il y a déjà eu des documentaires sur Michel Drucker, Patrick Sébastien et Laurent Ruquier. Les gens ont envie de nous connaître. C'est plutôt une force du service public que de fédérer autant de monde autour de figures emblématiques de la chaîne.

Qu'est-ce qui plaît autant chez vous ?
Les gens me trouvent généralement bienveillant, et en même temps ni dupe, ni complice. Je suis fidèle à ma devise : "Je reste à ma place pour éviter qu'on m'y remette". Je ne suis pas quelqu'un de cynique. Je vis toujours avec de grands yeux émerveillés, que ce soit face au public ou à des Altesses Royales. Mais en même temps j'ai beaucoup de distance car ce n'est pas mon univers. Je n'ai jamais voulu être célèbre, c'est la contrepartie de mon métier.

Vous parlez beaucoup de vous mais vous êtes parvenu à garder votre vie privée secrète...
Mais qui ça intéresse avec qui je me mets au lit le soir et avec qui je prends mon petit-déjeuner le matin ? C'est anecdotique. J'ai une vie très saine : je ne bois pas, je ne fume pas, je ne me drogue pas et je ne me rends pas indigne. Qu'on me laisse une chose intime qui est ma vie personnelle.

"Au fond j'ai fait de mes handicaps une force"
La morale de votre histoire, au fond, c'est que la différence est une force, non ?
Oui, surtout dans le monde de la télévision. Moi je ne suis pas formaté, ni interchangeable. Cocteau disait : "Ce que les autres te reprochent cultive-le, parce que c'est toi". Au fond j'ai fait de mes handicaps une force.

C'est votre revanche sur la vie ?
C'est la revanche des moches ! Je n'avais rien pour réussir : ni un physique, ni une voix, ni un sujet d'intérêt particulier. Et pourtant, j'ai réussi à m'imposer.

Ma vie est une fête, un tourbillon, vendredi 19 décembre à 22 h 25 sur France 2

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