mardi 2 décembre 2014
Stéphane Bern : “Je ne veux pas que les caméras changent ma façon de faire de la radio”
Le trac ? Pas du tout ! Son meilleur souvenir ? Fabrice Luchini. Le matin ? Il est assez corporate. Stéphane Bern (RTL) répond à notre questionnaire radio.
Enfant d'Europe 1, révélé aux auditeurs par France Inter, aujourd'hui présentateur-vedette sur RTL : Stéphane Bern adore la radio, qui le lui rend bien. Entre deux émissions pour France 2 (Comment ça va bien, chaque jour à 15h40) et sa quotidienne sur RTL, A la Bonne Heure (11 heures), le passionné d'Histoire que l'on sait a pris quelques instants pour se retourner sur sa propre histoire... radiophonique.
De quel station êtes-vous l’enfant ?
Europe 1. Nous n'avions pas de télévision à la maison, parce que mes parents estimaient que ça abrutissait, et que ça empêchait de lire. Alors la radio était notre fenêtre ouverte sur l'actualité. Mes parents écoutaient plutôt les informations, moi les Histoires extraordinaires de Pierre Bellemare et Histoire d'un jour, de Philippe Alfonsi. Il avait l'art de passer des documents sonores, des discours, etc.
A quel âge avez-vous eu un poste de radio dans votre chambre ?
Pour mes 13 ans, je crois. C'était un radio cassette de marque Philips, avec les fréquences inscrites sur le dessus et la mollette sur le côté pour faire bouger la barrette rouge. Le clapet de l'appareil est un peu fatigué, mais il est toujours là, dans la buanderie, à côté de la table à repasser. Et il fonctionne toujours.
Sur quels supports écoutez-vous la radio ?
J'ai un système qui arrive du ciel. Le son sort de hauts-parleurs situés aux plafonds de la cuisine, de la salle de bains et du bureau.
“J'écoute la station pour laquelle je travaille.”
Quelle radio écoutez-vous le matin ?
Je me réveille avec RTL. Donc avec Yves Calvi, qui a une vraie grande voix de radio. Elle véhicule l'information, bien sûr, mais aussi de l'émotion. J'écoutais Laurent Bazin l'année dernière, mais je percevais plus de tension dans sa voix... Alors qu'Yves est dans l'empathie. Je sens du sourire.
Quand j'étais à France Inter, j'écoutais France Inter. Mais le parti-pris qu'il m'arrivait d'y entendre m'agressait. Moi le matin, j'ai envie de gentillesse, de bonne humeur : les nouvelles sont assez agressives comme ça ! Au fond, je suis assez corporate : j'écoute la station pour laquelle je travaille. Par politesse pour mes collègues, mais surtout parce que c'est mon outil de travail. J'arrive à l'antenne à 11 heures, alors je trouve important, pour les auditeurs qui seraient restés branchés depuis le matin, de ne pas redire des choses qui auraient été énoncées à 9 heures... La radio ne commence pas avec moi ! De même, j'écoute Les Grosses Têtes de la veille, pour éviter de répéter une bêtise qui aurait déjà été proférée.
Quelle radio ou émission n’écouteriez-vous pas, même sous la torture ?
Oh c'est compliqué! Je ne veux pas avoir l'air d'attaquer... Mais enfin : je n'aime pas les émissions de débats dans lesquelles on encourage les gens à prendre la parole même s'ils n'ont rien à dire, parce que ça fait bien. Il y a un côté poujadiste là-dedans qui ne me plaît pas. Et puis allez, je peux le dire : je suis content qu'On refait le match (le rendez-vous foot de RTL) se soit arrêté... Pas plus à la radio qu'à la télé je n'arrive à communier avec les commentateurs. Je ne partage pas leur émotion quand ils parlent de la stratégie d'un joueur ou d'un entraîneur !
Podcastez-vous vos émissions préférées et si oui, quel type d’émission est selon vous le mieux adapté au podcast ?
Je peux réécouter Au cœur de l'Histoire de Franck Ferrand (Europe 1) toute la nuit. Parce que c'est de l'histoire, parce que Franck est mon ami, mais surtout parce que cette émission est formidablement faite ! Si je tombe sur L'Heure du crime, de Jacques Pradel (RTL), sur Affaires sensibles, de Fabrice Drouelle (France Inter), mais aussi sur On est fait pour s'entendre, de Flavie Flament (RTL), je les écoute volontiers aussi. Mais pour podcaster, il faut avoir du temps...
Quels rapports entretenez-vous avec le micro ?
Il m'est devenu indispensable. J'ai besoin de descendre dans le studio cinq minutes avant 11 heures, de parler dans ce micro et surtout de tout faire passer par la voix seule... C'est magique ! Je sais bien qu'on est filmés, maintenant ; mais je fais comme si ce n'était pas le cas. Je ne suis pas maquillé, pas toujours rasé non plus, j'envoie des tweets pendant la réclame. Je ne veux pas que ces caméras changent ma façon de faire de la radio.
Avez-vous le trac du direct ?
Pas du tout. De l'excitation, oui, mais le trac, du stress, non ! En même temps, comme je présente une émission quotidienne depuis quinze ans, ça vaut mieux pour moi... (rires) Un jour d'ailleurs, le docteur Saldmann (1) m'a dit qu'on était en meilleure santé quand on présentait une émission quotidienne. Parce que le corps sait qu'il doit être là, qu'il doit être en forme.
Un pire ou un meilleur souvenir ?
Mes meilleurs souvenirs correspondent à des émissions dans lesquelles je recevais Fabrice Luchini : cet homme est d'une telle fantaisie, d'une telle folie que je ne peux plus respirer, tellement je ris... Les émissions les pires, ce sont celles où je n'y arrive pas. Où l'invité ne m'inspire pas. Mais celles-là, j'ai tendance à les oublier... Il faudrait pourtant que je note les noms des gens en question, pour ne plus les inviter !
Un moment de radio que vous aimeriez ré-entendre ?
Je ne me souviens pas d'un moment en particulier, mais j'aimerais réentendre des numéros de Radioscopie, de Jacques Chancel. Il recevait Yehudi Menuhin, Isaac Stern, et même Henri d'Orléans, Comte de Paris, etc... J'entendais des choses formidables, dans cette émission !
Source : http://www.telerama.fr
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