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lundi 21 septembre 2015

Un château dans le Perche, Le jardin secret de Stéphane Bern

L’animateur le plus « Ancien Régime » de la télé restaure avec passion un château en ruine dans le Perche.
Passionné d’horticulture, Stéphane Bern a confié son parc au paysagiste Louis Benech, connu pour ses travaux aux Tuileries, à Versailles et à Vaux-le-Vicomte

Paris Match. A force de fréquenter les grands de ce monde, vous voici à votre tour devenu châtelain
Stéphane Bern.

 Oh là là ! C’est un bien grand mot. Un soir de décembre 2012, mon producteur Jean-Louis Remilleux m’informe qu’Albéric de Montgolfier, président du conseil général d’Eure-et-Loir, a quelque chose à me montrer. Ce monsieur m’emmène dans le Perche, à Thiron-Gardais, un village de 1 100 habitants, et je tombe en arrêt devant ce qui reste de l’ancien collège royal militaire, édifié en 1776 et fermé en 1793, lui-même accolé à l’abbaye qui vient de célébrer ses 900 ans. Le président me dit : “Vous seul pouvez le sauver, car voici dix ans que l’Etat n’a plus les moyens de l’entretenir.” Comme le bâtiment était en ruine, il me lança un défi : “Faites une offre et elle sera acceptée.” Ce qui m’a permis d’acquérir cette bâtisse historique pour le prix d’un studio de 30 mètres carrés à Paris ! Maintenant, au lieu de payer des impôts à l’Etat, je paye des travaux. 

Des travaux de rénovation qui semblent colossaux !
Je me suis trouvé une passion pour la restauration. J’ai découvert comment construire une charpente comme au XVIIIe siècle, où tout est chevillé sans l’usage d’un clou ou d’une vis. Pour ces travaux, j’ai souhaité m’entourer des meilleurs, dont l’équipe qui rénove actuellement ­l’hôtel de Crillon et, pour le jardin, le grand paysagiste Louis Benech. Vingt-cinq personnes travaillent à plein-temps sur le chantier, devenu une sorte de conservatoire des métiers d’art. Le collège proprement dit deviendra ma maison. Quant aux anciennes salles de classe, elles seront transformées en musée des collèges royaux et militaires de France. Le patrimoine, ce ne sont pas uniquement de vieilles pierres, mais aussi ce qui constitue le lien social et l’identité d’un peuple.


 Dans la cour de l’ancien collège militaire, personne n’est au garde-à-vous. Autour de Stéphane, l’équipe d’ouvriers et d’artisans, jeudi 2 juillet.

Un sujet non encore traité dans “Secrets d’histoire”...
Pour la bonne raison que j’en ignorais moi-même l’existence. Le ministre de la Guerre de Louis XVI avait établi en France dix collèges royaux militaires pour permettre aux enfants de province de s’y former avant d’intégrer l’Ecole militaire. En décembre 1778, un certain Napoléon de Buonaparte, âgé de 9 ans, obtint une bourse de Louis XVI pour entrer au collège de Thiron. Dans son dossier, il était toutefois précisé qu’il devait prouver sa noblesse avant d’être définitivement reçu. Mais le futur Napoléon ne vint jamais à Thiron, car son père, au dernier moment, préféra l’envoyer au collège de Brienne. La formation y était plus scientifique qu’à Thiron, réputé plus littéraire.

Avec le planning surchargé que vous avez, entre les matinées à RTL, les après-midi et toutes les émissions que vous animez sur France 2, comment allez-vous trouver le loisir de profiter de votre nouvelle demeure ?
Et vous oubliez la plupart de mes week-ends occupés par les tournages de “Secrets d’histoire” ! [Rires.] J’ai pris la décision, les fins de semaine sans tournage, de partir dans le Perche dès le jeudi pour y passer quatre jours. J’imagine cette maison comme une sorte d’ermitage où je serai très inspiré pour écrire. Car le Perche, par certains de ses aspects vallonnés, me fait penser à la Toscane. Sans compter que beaucoup de villageois sont déjà devenus mes amis. Ma première voisine est ma boulangère, qui me fait des madeleines merveilleuses. Si certaines célébrités établies dans la région ont levé le pont-levis, moi, je vis avec la population et au milieu d’elle. Venu dans le Perche pour les pierres, je crois que je vais y rester pour les gens.

Vous êtes parvenu à un stade où vous n’avez plus rien à prouver. Comment expliquer votre insatiable boulimie de travail ?
J’ai toujours le sentiment que rien n’est acquis. Et puis je veux toujours faire plaisir à ma maman, disparue il y a plus de vingt ans. Il ne se passe pas une journée sans que je pense à elle, même si je reconnais que les morts sont plus faciles à vivre dans notre panthéon ! C’est ma mère qui, très tôt, nous a appris à nous adapter à tous les milieux, ce qui me vaut aujourd’hui de me sentir aussi à l’aise en compagnie ­d’ouvriers que lorsque je prends le thé avec la reine d’Angleterre ! L’éducation est le plus beau cadeau que des parents puissent faire à un enfant. Et, moi, je suis un garçon de devoir qui s’impose sans cesse d’autres devoirs. Je ne sais pas rester sans rien faire. Dans un peu plus d’un an, j’aurai 53 ans, l’âge qu’avait ma mère lorsqu’elle nous a quittés. Cela me fait un drôle d’effet.

"J’étais vieux à 20 ans et jeune à 40, quand j’ai compris que les têtes couronnées que je rencontrais étaient bien moins coincées que moi !" 

Vous adoriez votre maman qui, pourtant, comme votre père, se montrait très exigeante envers vous…
Nous étions deux garçons à la maison. Mon frère Armand, mon aîné d’un an, était extrêmement brillant. Il représentait pour moi un modèle inatteignable et, à table, lui seul avait droit à la parole. Moi, j’étais un enfant rebelle qu’on essayait de mater. Ma mère me répétait sans cesse d’un air désolé : “Mais qu’allons-nous faire de toi ?” J’arrivais à me sortir de certaines situations par le pouvoir que j’avais de faire rire mes parents, des gens très cultivés qui refusaient d’avoir la télévision chez eux. Je me souviens de leur avoir offert leur premier poste pour leurs 25 ans de mariage ! Mon père était féru d’histoire. Une passion dont j’ai hérité puisque, dès l’âge de 9 ans, je consacrais mon argent de poche à l’achat de livres d’histoire. A 13 ans, je me suis lancé dans la composition d’un petit journal consacré à l’histoire des musées, que j’envoyais à tous les membres de ma famille, avant d’entraîner, à 15 ans, mes parents dans un périple des châteaux de la Loire qui les a laissés sur les rotules. Lorsque nous voyagions dans la 404 familiale, il fallait toujours que je fasse arrêter la voiture là où se trouvait un château… Aujourd’hui, j’ai l’impression d’être payé pour parler de ma passion.


On ne peut pas dire que vous avez été un enfant choyé…
J’ai été mal dans ma peau jusqu’à l’âge de 20 ans. Je me trouvais moche, je ne plaisais pas. J’ai vite compris qu’il fallait que je séduise par autre chose que mon physique. J’avais l’humour caustique, un peu anglais. J’étais très insolent. Mes parents, pour leur part, n’étaient pas du tout démonstratifs. L’été, ils nous envoyaient systématiquement en colonie, car ils souhaitaient rester seuls pour leurs vacances. Ce qui m’a valu, par la suite, d’attendre du public qu’il me donne l’affection qui m’avait tant manqué. Chez nous, tout avait un prix. Tout était compté. Il n’y avait aucun luxe et l’on nous a appris très tôt la valeur des choses. Mon père, dont le propre père, ouvrier artisan, avait passé sa vie à réparer des montres pour la société Lip et qui s’était saigné pour que mon père puisse faire une belle carrière, me répétait sans cesse : “Tu veux quelque chose ? Tu te l’achètes.” Lorsque, en 1985, à 21 ans, après un bac C et une prépa HEC à Carnot, j’ai abandonné mon école de commerce pour devenir pigiste, mes parents m’ont coupé les vivres en me disant : “Tu fais ce que tu veux de ta vie.” Aujourd’hui encore, je n’ai aucun goût de luxe. Je n’ai ni belle montre ni belle voiture. On ne guérit jamais de son enfance.

 
Devant l’abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron, qui jouxte sa propriété. Stéphane bouillonne de projets, dont un  « Secrets d’histoire » sur Louis XIV, le 1er septembre sur France 2. 

Mais vous savourez tout de même votre réussite ?
Je ne suis pas un jouisseur mais un doloriste. Pour moi, il y a un loyer à payer sur terre. Quand on exerce un métier public, on est toujours dans l’attente de l’assentiment des autres. J’ai lu avec plaisir que j’étais l’animateur préféré des femmes, mais je n’oublie pas que, dans la vie, quel que soit le titre, il est toujours remis en jeu. Je vis dans une intranquillité permanente. Je savoure, mais je suis incapable de me reposer sur mes lauriers. Quand je pense à ma vie, je ne pense pas à mon bonheur personnel, mais à être utile aux autres et à faire partager mes passions.


"Je ne suis pas un jouisseur mais un doloriste. Pour moi, il y a un loyer à payer sur terre"

En tout cas, plus les années passent, plus vous rajeunissez !
J’étais vieux à 20 ans et jeune à 40, l’âge où j’ai commencé à déboutonner mon corset. Plus jeune, j’étais persuadé que, pour être accepté par les têtes couronnées que je rencontrais, je me devais de leur ressembler. Tenue très stricte, Brushing impeccable. Jusqu’au jour où je me suis rendu compte qu’ils étaient bien moins coincés que moi ! C’est également peu avant la quarantaine que j’ai ouvert le spectre de mes activités en sortant des familles royales. Je me suis réellement trouvé vers 40 ans. Le changement a commencé à opérer en 1999, à la radio, avant de se poursuivre sur Canal +.

Vous vous êtes toujours montré très discret sur votre vie privée. Vous vivez seul ?
Non, je vis avec le même compagnon depuis près de dix ans. J’ai fini par accepter que l’amour soit une construction lente, patiente et compliquée. On ne peut pas être dans le même état d’exaltation amoureuse avec la même personne au bout de plusieurs années de vie commune. La confiance et ­l’estime succèdent alors à la passion.

Ce été, vous partez pour la Grèce ?
Oui, sur mon île de Paros où je vais rester un mois et où, dans ma chambre, aux heures les plus chaudes, je me consacrerai à l’écriture du tome 6 de “Secrets d’histoire”. Je suis devenu une sorte d’ambassadeur de Paros, où je fais office de guide ­touristique pour tous les copains de passage. Sinon, mon ami Nikos Aliagas, que je considère comme mon frère de cœur, viendra me rendre visite. C’est un garçon très cultivé et ­sensible, que j’apprécie énormément. Notre amour de la Grèce a contribué à nous rapprocher.


Quelle est votre plus grande richesse ?
Ma capacité à m’émerveiller et à m’émouvoir. Et j’espère avoir encore de longues et belles années devant moi.

1 commentaires:

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